INVESTISSEMENT EN ART, UTOPIE OU REALITE ?
Nous affirmons souvent a qui veut l’entendre, qu’en cas de crash boursier ou de crise mondiale, comme il s’en est fait une l’année dernière, ceux qui ont des titres ne peuvent rien en faire, alors que ceux qui ont des œuvres d’art, auront toujours le plaisir de les contempler.
C’est là, la différence la plus essentielle, entre l’investissement boursier et l’investissement en art.
Une entreprise qui a fait faillite et a fermé, ne laissera que des actionnaires porteurs de jolis papiers, superbement tamponnés et signés, mais sans autre valeur, que le mauvais souvenir d’un placement avorté.
Alors qu’une œuvre d’art, même si la cote de l’artiste s’effondre, reste accrochée sur les cimaises d’un musée, ou sur le mur de l’amateur d’art, continuant a remplir son rôle culturel, pour le plaisir.
Tôt ou tard l’intérêt ou l’engouement pour l’artiste, peuvent reprendre d’une génération à une autre, et souvent de plus belle, donnant lieux a une plus-value des plus conséquente, ce qui n’arrivera jamais avec l’action boursière d’une entreprise qui a fermé. (Nos grands parents se souviennent encore de ce fameux emprunt Russe jamais remboursé).
L’achat d’une œuvre d’art dans un esprit spéculatif doit d’abord donner lieux à une sérieuse réflexion.
D’abord comprendre la période qui sera nécessaire a l’investissement, pour absorber d’abord le bénéfice du marchand, puis celle servant à amortir le prix payé pour l’œuvre.
Une fois ces deux périodes écoulées, arrivera le temps du bénéfice, qui souvent sera de toute façons plus intéressant que les 1,25% ou dans un meilleur cas les 3% de misérable taux d’intérêts actuels, qu’auraient produits la même somme bloquée en banque.
Le secret consiste dans la disponibilité de l’investissement dans le temps.
Il faut avant tout avoir le temps, et ne pas être pressé.
Bernard Tapie, qui s’est fait plaisir en achetant de l’art dans les galeries chics de la rue du faubourg saint honoré, galeries qui n’ont pas la réputation d’être bon marché, alors qu’il se débattait avec les huissiers et la banque, ce qui l’a forcé à tout vendre aux enchères, a vu non sans une certaine satisfaction, ses achats bénéficier d’une plus-value moyenne de 40% portants sur des pièces et œuvres, achetées quatre an auparavant.
Même à l’époque aucune banque ne pouvait vous proposer autant.
La leçon que l’on peut tirer de cela, est que l’investissement dans la qualité, notion essentielle, paie toujours.
Exemple concret, vous achetez une œuvre qui vous revient a 1000 € une fois encadrée elle revient un peu plus cher soit 1250 € Vous l’accrochez chez vous, et vous laissez passer deux ou trois ans, en la remettant en vente soit de grés a grés, soit en vente publique, il est fort probable que vous allez récupérer votre investissement, augmenté d’un bénéfice conséquent.
Notre conseil est : choisissez avec soin l’objet de votre investissement, sans perdre de vue qu’il s’agit aussi de vous faire plaisir, en achetant une œuvre d’art, qui va d’une part, visuellement embellir votre environnement, et d’autre part, donner un cachet culturel à votre maison, voir parfois, en plus, faire pâlir d’envie vos relations.
Consacrez une somme qui ne va pas vous manquer, ou mettre en péril la santé financière de votre ménage, vous obligeant à la revente en catastrophe.
Ensuite attendez.
Plus vous attendrez avant de la revendre, plus l’œuvre acquise prendra de la plus-value.
Ne négligez pas les tentatives répétées de telle ou telle de vos relations, qui envieuse de votre possession vous fait des offres de plus en plus alléchantes, acceptez, et achetez autre chose.
Cela fait aussi partie du marché de l’Art. L’offre et la demande en sont les moteurs.
Un investisseur averti disait avec sagesse : Il ne faut pas vendre, il faut se laisser acheter, et il ne faut pas se laisser vendre, il faut daigner acheter.
Car en plus la raréfaction des œuvres fait qu’un marchand qui vous vends une œuvre n’est même pas certain de pouvoir racheter une œuvre semblable au prix auquel il vous l’a vendue.
Un autre exemple qui corrobore tout cela, est l’histoire de cette famille d’un antiquaire parisien, ayant un magasin à Saint Ouen, et qui se disputait l’héritage, tandis que la boutique du défunt était fermée.
Quand quinze ans plus tard enfin, la succession à été close, et les chiffres arrêtés, à la plus grande surprise des héritiers, le contenu du magasin avait pris 300% de plus-value moyenne. (Vous lisez bien 300%)
A.G.
L’art comme investissement alternatif
Au cours de cette année 2010-2011, la nervosité des marchés financiers et les indicateurs en berne de part et d’autre de l’Atlantique ont dopé deux valeurs qualifiées de sûres : l’or et l’art.
En effet, parallèlement à une crise de la dette sans précédent, une croissance économique ralentie au premier semestre 2011 aux Etats-Unis et en Europe, aux difficultés des banques etc., la crise de confiance a entraîné un repli sur l’or (dont le prix a doublé en deux ans) et l’art, qui enregistrait la meilleure performance de son histoire aux enchères, à l’issue du premier semestre 2011 . La crise de 2008 avait atteint le marché de l’art instantanément, remettant en cause des années de théories estimant les deux marchés corrélés mais en décalage. L’attitude attentiste du marché de l’art en 2011, suite à l’apprentissage difficile de 2008, offre aujourd’hui une alternative face aux différents placements touchés. Les nouvelles stratégies mises en place ou à venir au sein du marché de l’art (ventes aux enchères en ligne, circulation de l’information accélérée, mise en réseau des acteurs au niveau mondial, ouverture des marchés…) tendent à renforcer et faciliter l’investissement sur ce segment qui n’est plus désormais réservé aux initiés, la masse d’informations phénoménale sur le marché de l’art en base de données sur l’Internet rendant mécaniquement le marché plus transparent et accélérant ainsi les transactions .
La logique historique veut que seuls les chefs-d’œuvre d’art ancien, d’art moderne et impressionniste, qui ont déjà passé l’épreuve du temps, soient considérés comme des valeurs sûres . Les œuvres d’art les plus demandées à notre époque - et donc les plus chères – sont d’ailleurs majoritairement du fait d’artistes nés entre 1850 et 1950 . Au cours du premier semestre 2011, la dispersion d’œuvres modernes a par ailleurs généré 2,365M€, contre 792m€ pour les artistes d’après-guerre, 496,8m€ pour les artistes contemporains, 361m€ pour les artistes du XIXème siècle et 317m€ (m€=million d’Euro) pour les maîtres anciens. Ainsi en 2011, sur les 100 plus belles enchères, seules 8 étaient pour des œuvres contemporaines, tandis qu’on en comptait 15 en 2008, sous les signatures de Jeff Koons, Damien Hirst, Takashi Murakami et les autres stars contemporaines.
Malgré la volatilité de ce marché contemporain (+30% entre 2004 et 2005, -38% entre 2008 et octobre 2009, +27% sur la récente période juillet 2010-juin 2011), les amateurs ont été de plus en plus nombreux à se ruer dans les salons et les salles de ventes . Le bilan de cette décennie est donc particulièrement positif avec des prix en hausse de 50% sur la période 2001-2011 . Outre l’or, le marché de l’art s’impose comme un investissement alternatif particulièrement rentable sur le marché haut de gamme
Traditionnellement, les œuvres qui se vendent le mieux sont les peintures, les sculptures et les dessins, car le poids de leur histoire et de leur matérialité est rassurant pour les collectionneurs.
Source Artprice Rapport de la Fiac octobre 2011
SITUATION INTERNATIONALE RELATIVE AUX EXPERTISES
Aux Etats-Unis, en Italie, en France et en Angleterre, les musées n'authentifient plus les tableaux. Ils refusent également de donner leur avis. La raison est très simple: ils ont peur des procès qui pourraient leur être intentés en cas d'erreur, et peut-être même s'ils n'ont commis aucune erreur. A cause de cette tendance qui semble s'étendre un peu partout, savoir si un tableau est authentique ou non relève désormais du parcours du combattant Il existe des experts privés, mais il est souvent difficile de traiter avec eux. Certains experts reconnus n'ont rien authentifié depuis plusieurs années. Ils rejettent systématiquement tout ce qu'on leur présente. D'autres refusent de regarder tout tableau inconnu, ou récemment découvert. Enfin, bon nombre d'entre eux ne répondent tout simplement pas aux sollicitations et aux envois de photos Le problème majeur avec les experts privés s'explique en grande partie par le fait que la plupart d'entre eux utilisent des méthodes obsolètes. Ils regardent la peinture et se réfèrent à leur seule mémoire pour en juger de son authenticité. C'est ainsi que l'on procédait il y a un siècle. C'est aussi pour cela qu'ils envoient une simple note disant "non, ce n'est pas un tableau d'untel ou d'untel" ou bien "votre toile ne figurera pas dans le prochain catalogue raisonné". Sans aucune autre forme d’explication. Ce qui est très frustrant Les plus grosses maisons de ventes aux enchères se réfèrent principalement à la provenance du tableau et au catalogue raisonné. Si le tableau n'a jamais été précédemment vendu aux enchères ou si vous ne possédez pas un historique documenté depuis qu'il est sorti de l'atelier du peintre et s'il ne figure pas au catalogue raisonné, il sera rejeté dans 99% des cas. Peu importe si la plupart des catalogues raisonnés sont totalement périmés ou s'ils n'ont de toute façon jamais été complets. On pourrait appeler cette façon de procéder "authentification de tableaux par recyclage". Suivant cette façon de procéder, seuls les tableaux déjà enregistrés, peuvent prétendre à être revendus. C'est une forme contestable de protectionnisme discriminatoire du marché. La publication d'un catalogue raisonné n'a souvent pas d'autre objectif que de contrôler et d'accaparer le marché pour un artiste donné. Cela explique pourquoi la plupart des catalogues sont publiés par les plus gros marchands d'art. Ensuite, vous avez les laboratoires qui vous expliquent qu'ils savent tester les pigments et prendre des photos infrarouges, et qui vous laissent croire que cela va vous permettre d'authentifier votre tableau. Bien sûr que non, c’est très loin d’être la réalité. Aucune analyse de pigment ne prouvera jamais que vous possédez un Renoir; ou un Rembrandt; ou n'importe qui d'autre. Les tests scientifiques physiques, contribuent à l'authentification d'un tableau, mais ils ne servent principalement qu’à confirmer ou établir des dates d'achèvement ou à déceler des contrefaçons. En d'autres termes, ils sont généralement utilisés pour démontrer la non - authenticité d'un tableau. Ils ne peuvent en aucun cas identifier l'auteur, et encore moins vous garantir son authenticité. Il existe un autre problème: le syndrome du chef-d’œuvre. Il consiste à rejeter tous les tableaux qui sont ordinaires ou médiocres, comme si tous les artistes n'avaient produit que chef d'œuvre, après chef d'œuvre. L'art pictural n'est pas tellement éloigné de la composition musicale. Combien de compositeurs connaissez-vous qui n'ont composé que des tubes, sans interruption, pendant 40 ou 50 ans ? Combien ont produit 3000 chansons ou concertos inoubliables ? Les artistes ont leurs mauvais jours, leurs mauvaises semaines et même parfois leurs mauvaises années. La plupart des peintres, même parmi les plus célèbres, n'ont produit que quelques chefs-d’œuvre, le reste de leur production peut être qualifiée d'ordinaire et même parfois de médiocre ou de pauvre. A cause de ce syndrome du chef d'œuvre, votre tableau sera immédiatement rejeté s'il ne peut se mesurer aux chefs-d’œuvre reconnus. Enfin, il y a le fait que certains artistes ont expérimenté des styles, des thèmes et des supports qui sont très différents de leur production habituelle. Ce qu'on appelle des tableaux atypiques. Une autre raison d'un rapide rejet. Mais Picasso ce génie, représente comme Mozart, autre génie musical cette fois, une exception, qui ne peut que confirmer la règle.